Les mobilités internationales sont toujours insuffisantes en médecine. Des blocages demeurent malgré des engagements pris. Les disparités entre les universités sont trop importantes. Un atelier (vendredi 30 septembre à 11h, EGFRM) a tenté de trouver des solutions pratiques pour éliminer les freins à la mobilité des étudiants.
Dans un contexte de perte d’attractivité des carrières hospitalo-universitaires, développer les échanges internationaux et européens est une nécessité, a souligné, au cours de son discours d’ouverture des États Généraux de la Formation et de la Recherche Médicales, le Pr Didier Samuel, Président de la Conférence des Doyens des facultés de Médecine.
La plus-value d’une mobilité internationale pour les étudiants en médecine est, en effet, l’occasion pour eux de mûrir et de créer leur réseau professionnel. Partir à l’étranger est un réel souhait qu’ils expriment, comme les étudiants d’autres disciplines.
Du côté des universités, il y a maintenant un désir de faire bouger les lignes. Il convient, souligne le Pr Jean Sibilia, doyen de la faculté de médecine de l’Université de Strasbourg, de donner de la visibilité et de la reconnaissance aux projets d’échanges, auprès des universités, des administrations et même des étudiants.
Par ailleurs, même si l’Europe apparaît complexe, des financements ERASMUS existent et ils sont importants mais peu connus comme le note Eugenio Platania, Responsable de projets européens pour la région Ile-de-France.
Une question cruciale est celle de la temporalité des échanges universitaires. En effet, la particularité des études de santé est qu’il y a une partie théorique et une partie pratique. Il est donc judicieux de positionner l’échange lorsqu’il y a plus de cours théoriques que pratiques. Le Pr Agnès Linglart ajoute que cela dépend de la stratégie mise en place par l’université. Il n’y a pas qu’un seul moment dans le cursus qui le permet. Jean Sibilia pense que l’année recherche peut aussi être un moment opportun pour effectuer une mobilité internationale.
Une seconde barrière est celle de la langue. Plus généralement, la question de la place des langues dans les universités de médecine et les CHU peut être un frein pour créer des partenariats avec des universités étrangères, souligne Raphaël Canonne, Vice-président de l’ANEMF, en charge de l’international. En effet, quand on ne propose pas de cursus en anglais, il est difficile d’avoir un large choix de possibilités. Enfin, le manque de promotion des mobilités auprès des étudiants peut biaiser leurs avis et moins les mobiliser.
Suite à ces constats, plusieurs propositions ont été faites.
Pour Jean Sibilia, il faut saisir l’opportunité de la création de l’agence HERA pour faire passer des messages mais aussi s’appuyer sur les réseaux préexistants comme EPICUR. Il faut aussi réfléchir à des modalités courtes car « c’est mieux que pas de mobilité du tout ».
Pour Agnès Linglart, il est utile de constituer un groupe de travail et formaliser une charte, en incluant les vices-doyens pédagogiques et œuvrer pour que les facultés de médecine l’adoptent. Il y aurait un « label qualité » attractif auprès des étudiants.
Raphaël Canonne souhaite une plus grande promotion des mobilités lors de la rentrée universitaire, avec l’intervention des membres du bureau des relations internationales et la nomination « d’ambassadeurs », déjà partis en échanges et qui porteraient les nouveaux projets.
Quant à Eugenio Platania, il rappelle que des financements indirects existent. Il propose d’organiser un échange sur le sujet afin qu’ils soient mieux connus de tous. Enfin, il rappelle un point important, « la transversalité ». Un étudiant en médecine peut découvrir, à l’occasion de son déplacement, d’autres sujets d’intérêt et d’autres matières à explorer.
Le Dr Pascal Maurel Directeur de l’UC2m (Université du Changement en Médecine) propose de créer un groupe contact et de faire du lobbying auprès des parties prenantes françaises et internationales. Il propose aussi de communiquer via les réseaux sociaux. Il rappelle que les Doyens et France Université se sont engagés en 2021 dans un programme « L’appel de la Sorbonne : pour une Europe de la santé innovante, attractive et bienveillante ».
Actions concrètes à prendre
- Saisir l’opportunité de la création de l’agence européenne HERA et s’assurer que l’on puisse faire passer des messages sur les échanges
- S’appuyer sur les réseaux existants comme EPICUR
- Constituer un groupe de travail en incluant les vices-doyens pédagogiques qui travailleraient à la formalisation d’une charte et œuvrer pour qu’elle soit adoptée par les facultés de médecine
- Promouvoir les échanges mis en place par les étudiants
- Se renseigner sur les financements indirects des régions
- Organiser un colloque avec les personnes qui s’occupent de relations internationales
- Créer un groupe contact et faire du lobbying auprès des parties prenantes françaises et internationales
- Communiquer sur les réseaux sociaux
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