L’« épreuve blanche » des Examens Cliniques Objectifs et Structurés nationaux (« ECOS nationaux ») s’est déroulée le mardi 12 mars 2024, de façon simultanée dans les 33 UFR (Unité de Formation et de Recherche) de médecine / santé françaises.
Un test national a pour but d’entrainer les étudiants, d’évaluer et de tester l’organisation des UFR et les modalités d’examen des candidats. Il s’agissait, en organisant cette « épreuve blanche » de garantir une bonne qualité de prise en charge et d’organisation des ECOS nationaux officiels, qui se dérouleront la semaine du 27 mai 2024.
ECOS : une avancée pédagogique majeure de la réforme du 2ème cycle des études médicales.
Cette épreuve est le fruit de deux années de travail durant lesquelles la Conférence des Doyens de médecine a collaboré avec le Conseil Scientifique en Médecine en charge de ces examens, le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR), le Ministère de la santé et des solidarités (MSS), le Centre national de gestion (CNG) et les représentants étudiants.
L’objectif commun a été de bâtir une épreuve juste et équitable, fondée sur l’évaluation des compétences des étudiants, dans une logique d’amélioration des « savoir-faire et savoir être ».
La Conférence tient à rappeler que les ECOS constituent une réelle avancée pédagogique qui permet de mieux former les futurs médecins et d’assurer, de fait, à la population française, la formation d’internes qui auront une compétence médicale validée dès le début de l’internat.
Cette réforme du 2ème cycle des études médicales (R2C) est soutenue par la communauté des Doyens et des enseignants en médecine.
Un examen nouveau et une mise en place de très grande ampleur
L’examen national « test » ou « blanc » du 12 mars 2024 a concerné 7842 étudiants de 6ème année de Médecine. La mise en place de cette nouvelle épreuve a mobilisé plus de 2600 enseignants et la quasi-totalité des personnels administratifs des 33 UFR concernées.
À ce jour, la Conférence considère que cet examen national « blanc » a rempli ses objectifs : montrer la faisabilité des ECOS nationaux et mettre en exergue les points à améliorer.
Les constats les plus importants sont les suivants :
- Tous les étudiants ont pu passer les 5 stations prévues et les épreuves de secours n’ont pas eu besoin d’être activées
- Après une première enquête de sortie d’examen à laquelle ont répondu 24 facultés sur 33, les retours sont globalement positifs de la part des étudiants, des enseignants-chercheurs, des personnels administratifs et des patients / acteurs qui ont participé à cette épreuve. La Conférence les remercie pour leur mobilisation exemplaire
- Un premier bilan technique de la journée fait état de dysfonctionnements sur lesquels les organisateurs ont d’ores et déjà commencé à se pencher, et qui doivent être mis en perspective avec l’ampleur de l’évènement : les problèmes informatiques ont été dans leur majorité résolus durant l’épreuve ou sont en cours de résolution ; les difficultés matérielles avec un mannequin de simulation ont été rapidement résolues ; la suspicion de fuites en amont des épreuves est en cours d’investigation et fera, si elle est avérée, l’objet de poursuites.
Ces premiers éléments seront complétés par une enquête quantitative qui recensera les difficultés rencontrées. À terme, l’analyse précise des résultats des étudiants permettra de mettre en évidence d’éventuelles situations d’iniquité entre UFR ou au sein d’une même faculté entre les différents circuits.
Au sortir de ces épreuves « test » qui avaient pour finalité principale de mettre en place les améliorations nécessaires au déroulement des ECOS nationaux, nous considérons donc qu’elles ont atteint leurs objectifs.
Nous apporterons aux étudiants et aux médias toutes les informations et analyses qualitatives et quantitatives que nous récoltons actuellement, de manière à offrir une vision réaliste et objective des résultats de ce test national dans le cadre d’une information transparente.
Les ECOS nationaux représenteront 30 % de la note totale des examens de fin de sixième année de médecine qui permettra le classement général des étudiants. Cet examen est donc important puisque le rang de classement obtenu déterminera pour chaque candidat une orientation future en termes de choix de spécialité et de subdivision d’internat.
Évolution souhaitable de l’épreuve des ECOS
Le caractère « classant » des ECOS impose des contraintes organisationnelles très importantes : simultanéité des épreuves, réduction maximale de possibles différences entre les stations pouvant entraîner une rupture d’équité, lutte contre les risques de fuites, contrainte d’avoir deux observateurs dont un issu d’une autre faculté, coût d’organisation des épreuves très élevé, augmentation nécessaire des personnels administratifs, de scolarité, techniques et enseignants.
La conférence est très vigilante sur la mise en place du dispositif et prône depuis le mois de février 2023 une montée en charge progressive. D’ailleurs la plupart des pays qui organisent de tels examens le font dans un cadre simplement validant.
La Conférence souhaite donc qu’une analyse précise des résultats des ECOS tests soit effectuée pour en tirer les premières leçons et permettre des évolutions constructives. Cette organisation étant régie par un décret en Conseil d’État, la modification des règles sera délicate et l’épreuve de mai prochain ne pourra faire l’objet que d’ajustements mineurs.
D’autres points devront être précisés à terme : participation effective des enseignants-chercheurs de médecine générale, tenue des examens en simultané aux Antilles et à La Réunion, dès 2026, du fait du décalage horaire…
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