Fin de vie : pas d’obligation d’introduire une formation à l’aide active à mourir dans les études médicales

Proposition de loi relative aux soins palliatifs et aux soins d’accompagnement de fin de vie : la Conférence des Doyennes et des Doyens de Médecine (CDD) soutient le renforcement de la formation à la médecine palliative et à l’éthique médicale mais ne soutient pas l’obligation d’introduire une formation à l’aide active à mourir dans les études médicales

Communiqué du 14 mai 2025

La CDD de Médecine est favorable au développement des soins palliatifs et d’accompagnement sur l’ensemble du territoire afin d’en garantir l’accès à chacun en fonction de ses besoins. Elle soutient pleinement la proposition de renforcer la formation initiale et continue des médecins et des professionnels du secteur médico-social aux soins palliatifs et à l’accompagnement de fin de vie. Elle insiste sur la nécessité de promouvoir la recherche pluridisciplinaire, pilier essentiel pour l’innovation et l’amélioration continue des pratiques en médecine palliative.

Consciente des défis éthiques et cliniques associés à la prise en charge de la fin de vie, la CDD propose également un renforcement des enseignements de l’éthique du soin et de l’éthique médicale dans la formation initiale et continue de ces professionnels. Cette approche vise à favoriser une réflexion critique et pluriprofessionnelle sur les enjeux complexes de la fin de vie, permettant aux futurs professionnels de santé d’accompagner avec humanité et discernement les patients en phase palliative. La CDD est opposée à l’introduction d’enseignements obligatoires sur la pratique de l’aide active à mourir dans les programmes de formation médicale initiale ou continue.

Pour répondre aux besoins croissants de soins palliatifs sur le territoire, la CDD appelle à une augmentation du nombre de postes ouverts à la Formation Spécialisée Transversale (FST) de soins palliatifs créée en 2018, en formation initiale et en formation continue. Cette FST se déroule actuellement sur une année permettant de former à la médecine palliative des médecins spécialistes issus de toutes les spécialités médicales. Elle permet l’obtention d’une « Mention » associée à la délivrance du Diplôme d’Enseignement Spécialisé (DES) d’origine et correspond à une surspécialité sans exercice exclusif. Elle est accessible aux internes en formation initiale pendant toute la durée de leur internat, ou aux médecins en formation continue. Afin de renforcer l’expertise dans ce domaine, la CDD propose l’ouverture d’un parcours FST en 2 ans qui pourrait offrir à certains de ces médecins une formation plus approfondie en vue d’accéder à des responsabilités de chefferie de service et de s’inscrire dans une trajectoire hospitalo-universitaire. La CDD insiste sur la nécessité de prévoir la création de postes hospitalo-universitaires en médecine palliative.

La CDD n’est pas favorable à la création d’un Diplôme d’Enseignement Spécialisé (DES) de médecine palliative, estimant que ce DES ne permettra pas de diplômer un nombre suffisant de médecins spécialistes dans ce champ, la médecine palliative n’étant pas un choix privilégié par les jeunes internes en début de cursus.